Conséquences pour la conservation du Troglodyte du Yucatan

1. Il exsite déjà des zones où cet Oiseau a disparu.

Des extinctions locales sont constatées. Ex. : à Isla Arena et sur la Costa Sur. La présence de cet Oiseau avait été attestée par des utilisateurs d'e-Bird ou iNaturalist (applications qui permettent de photographier, identifier et géolocaliser des Êtres vivants) : il faut donc penser à des actions à mettre en œuvre pour prévenir les extinctions locales.

2. Des sous-populations qui sont des priorités

Ce sont des priorités pour les décideurs dans les futurs plans de gestion des aires naturelles protégées (ANP) de la péninsule du Yucatan. Par exemple, les populations des groupes Celestún-Chuburná et Ría Lagartos, avec moins de diversité génétique, nécessitent plus d'attention, ce qui est inquiétant car elles sont plus proches des réserves de biosphère. Cette étude révèle que les stratégies de conservation actuelles au sein des ANP mexicaines sont insuffisantes et que la conservation de C. yucatanicus n'est pas concevable uniquement au sein des ANP. L'établissement de corridors biologiques avec des terres privées et de l'État est nécessaire pour préserver les populations de cet Oiseau.
Il faut donc concevoir et mettre en œuvre des plans de gestion axés sur l'amélioration des continuités écologiques à l'intérieur et à l'extérieur des ANP.

La population de Xcambó-Dzilam présente une plus grande diversité génétique. Elle constitue donc le plus grand réservoir génétique de l'espèce et un élément clé pour la conservation de cet Oiseau dans son habitat naturel. La protection des habitats appropriés dans ces sites est fondamentale pour maintenir la variabilité génétique de l'espèce et peut être un point de départ pour la mise en œuvre de stratégies de continuités écologiques dans cette zone géographique. 

Si besoin, on pourra prélever quelques individus de ce site pour repeupler d'autres sites. Cela pourrait réduire le risque de l'augmentation de la consanguinité et rétablir la variabilité génétique entre différentes populations, favorisant la persistance de l'espèce à long terme, tout en faisant attention à l'utilisation des terres qui intègrent des continuités écologiques et en protégeant des habitats appropriés supplémentaires.

3. Mieux connaître le territoire et gérer les obstacles aux continuités écologiques

Dans cette étude, des éléments qui peuvent constituer des barrières pour le Troglodyte du Yucatan ont été identifiées, comme la ville de Progreso. La planification urbaine doit tenir compte de ces éléments. Les scientifiques suggèrent de :

• conserver des bandes de broussailles côtières d'origine entre la côte et les lagunes intérieures ou salées ;
  
• encourager les jardins et les arrière-cours qui préservent des éléments de l'habitat d'origine qui peuvent fonctionner comme des corridors à la place des sols sablonneux sans végétation ;
  
• imaginer comment concilier zones d'élevage du bétail et présence du Troglodyte en essayant de conserver autant que faire ce peu des éléments de l'habitat naturel d'origine de cette espèce ;
  
• promouvoir d'autres alternatives économiques pour les communautés locales qui pourraient être explorées, comme les activités orientées vers le tourisme de nature, l'observation des Oiseaux et la randonnée  écologique.

4. Une proposition des chercheurs

Pour conclure, en s'appuyant sur toutes les données et leurs interprétations, les scientifiques voudraient que C. yucatanicus soit changé de catégorie,  avec un passage de "quasi menacé" à  "en danger" (classification de l'UICN-BirdLife International).
Ils ont proposé au gouvernement mexicain, par l'intermédiaire de la CONANP (Comisión Nacional de Áreas Naturales Protegidas), d'inclure le Troglodyte du Yucatan dans le programme de rétablissement des espèces en péril (PROREST : Programas de Protección y Restauración de Ecosistemas y Especies Prioritarias).